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« Tous HP ? Folie d’un engouement et d’une désinformation» le billet d’humeur de Charlotte Parzyjagla

Charlotte Parzyjagla, psychothérapeute spécialisée dans le haut potentiel vient de publier son deuxième ouvrage sur les adultes surdoués aux éditions ellipses. 

JULIETTE ARTICLE
Charlotte Parzyjagla est  psychothérapeute et auteure spécialisée dans le haut potentiel

Il y a quelque temps, j’ai publié un article sur les enfants précoces pour la sortie de mon livre dans un journal local. Quelques jours après, je suis allée me promener avec ma fille. Je me souviendrai longtemps de ce mercredi de congé !

Les quelques dizaines de personnes que j’ai rencontrées m’ont toutes parlé de mon article. Chose étonnante, tout le monde semblait connaître le sujet de la précocité. Chose encore plus étonnante, je n’ai pas croisé une seule personne qui ne m’ait pas dit : « Mon fils, ma fille, mon mari, la fille de mon conjoint, la fille de ma sœur, ma sœur, mon frère ou moi-même, a été diagnostiqué HP » (pour rappel : on diagnostique un cancer, on détecte ou révèle un HP puisque ce n’est pas une maladie.) Comme les surdoués représentent 2,13 % de la population, on peut imaginer que, forcément, chaque personne en connaît au moins un ou deux. Ce qui m’intrigue c’est que les gens me décrivaient des individus très proches en parenté. À moins que le QI de mon village explose les scores nationaux, il me semble qu’il y a un problème…

À mon cabinet, la plupart des demandes que je traite sont pertinentes.

Mais parfois, j’ai ce genre d’histoire : Une dame arrive, gentille, humble et douce ; accompagnée de son fils. Elle a lu, par hasard, un article publié sur Facebook intitulé : «Surdoué et échec scolaire ». Parce que le titre est racoleur, elle ouvre le lien. Elle ne pense pas une seule seconde à son fils à ce moment, même pas secrètement. Elle et son mari sont ouvriers, sans diplôme. Comme beaucoup de gens, elle associe encore intelligence et diplôme. Personne n’a jamais brillé par ses compétences intellectuelles dans la famille. Son fils, de surcroît, vient d’intégrer une SEGPA. Elle sait que les SEGPA sont faites pour les gens en difficulté. Mais, oh stupeur, lorsqu’elle se met à lire l’article, cela ressemble à son fils ! L’article parle d’un ennui à l’école, d’une agitation faisant penser à un trouble du comportement, de la difficulté à gérer l’autorité, d’une intolérance à l’effort, d’un grand besoin de sens, du fait que les surdoués ont du mal à se faire des amis, qu’ils ont des difficultés avec la méthodologie, etc. C’est son fils qui est décrit !

Elle se renseignera plus avant et osera enfin franchir les portes de mon cabinet. Elle m’adressera une liste de toutes les caractéristiques qu’elle a lues sur divers articles. Ses recherches sont rigoureuses. Après avoir rencontré son fils, je me dis que cette dame n’est pas de celle qui surévalue son fils. Elle est lucide sur lui et le connaît bien. Mais… mais, le profil ressemble tellement, qu’elle ne voudrait pas passer à côté de quelque chose ! J’émettrai des réserves, mais elle voudra le tester, sinon, cela trottera toujours dans sa tête. Elle paiera donc la somme de  250 euros pour s’entendre dire que son fils a une intelligence très inférieure à la moyenne de la population.

Qu’est-ce qui explique que de plus en plus de personnes pensent être HP ? D’où viennent tous ces HP ? Le sont-ils vraiment?

 

Il faut croire que, dans une société en perte de repère, mettre les êtes humains dans des catégories diagnostiques a quelque chose de rassurant. Qui n’a pas entendu parler, aujourd’hui, de pervers narcissique ou de trouble bipolaire ? L’engouement pour les HP est encore plus intense qu’il est narcissiquement beaucoup plus agréable de justifier des comportements extrêmes par une grande intelligence que par une maladie.

Mais, dès lors que je pose la question à ces prétendus HP : « Avez-vous passé un bilan cognitif ? », j’ai une grande majorité de réponses étonnantes : « Non, les tests ce n’est pas très fiable », « C’est une kinésiologue (variantes : c’est le pédiatre, l’ostéopathe, le médecin de famille, etc.) qui a posé le diagnostic », « C’est l’avis de la maîtresse qui n’a jamais vu un enfant si vif », « Son père l’est, il a toutes les caractéristiques, le fils lui ressemble énormément », « J’ai une copine HP (testée, elle) qui m’a dit que je devais l’être». À chaque fois, les gens ont un tel aplomb dans leurs réponses que, même avec mon bagage de connaissances sur le sujet, je finirais presque par me dire : « Si ça se trouve, c’est vrai ». Je ne vois pas de problème, a priori, lorsque ces personnes sont adultes. Lorsque ce sont des adolescents ou des enfants à qui les parents disent qu’ils sont surdoués, c’est déjà plus inquiétant. Surtout que, en général, ce pseudo-diagnostic intervient quand un enfant a des difficultés, pour justifier ces difficultés. Ils vont grandir avec des parents qui fantasment leurs capacités et attendent d’eux les réussites en conséquence. Cela équivaut, bon an mal an, à demander à un enfant avec une jambe dans le plâtre de réussir un cross. Imaginez-vous dans quel état d’impuissance peut se trouver un tel enfant. On ne vient pas en aide à un enfant en le surestimant, mais en le voyant tel qu’il est avec ses forces et ses faiblesses !

couverture AS
Les adultes surdoués, le dernier ouvrage de Charlotte Parzyjagla

Secondairement, ces pseudo- diagnostics ont des conséquences fâcheuses sur la prise en charge des vrais enfants précoces à l’école. À ce jour, lorsque j’ai un enseignant ou un directeur d’établissement en ligne au sujet d’un enfant que je suis, dans 90 % des cas, ils ont un ton incrédule ou agacé. La semaine dernière, une enseignante m’a dit « Écoutez, Madame, j’ai neuf enfants précoces dans ma classe, je ne peux pas m’adapter à chacun d’eux ». (Neuf, vous avez dit neuf ?) En clair, les enseignants en ont marre (et on peut les comprendre) de tous ces parents qui viennent dire : «Comprenez… si mon enfant n’écoute pas et ne respecte pas votre autorité, c’est parce qu’il est précoce ».

Cette folie de l’auto-diagnostic touche autant la population néophyte que certains psys. On ne peut pas leur en vouloir à eux non plus, les parents ou adultes croient les pseudo articles sur les surdoués, car ils sont écrits par des gens censés être fiables et les psys sont trop occupés pour aller chercher des infos véritables (dures à trouver, de surcroît) et finissent par croire, ceux qui sont censés mieux connaître le sujet.

J’ai pu voir, à ce titre, des bilans où il est mentionné « Malgré un QI moyen, le profil émotionnel de l’enfant atteste d’une précocité intellectuelle ». Encore une fois, les psys n’en sont pas pour autant incompétents, seulement, souvent le QI total n’est pas pertinent (en raison d’une hétérogénéité) et on peut supputer un HP avec des résultats non conformes à la fameuse mesure de 130. C’est parfois pertinent, dans le cadre d’une comorbidité (autisme, TDAH, anxiété, trouble « dys », dépression, etc.), parfois, ça ne l’est pas. Dans ce genre de cas, la prudence et l’humilité du thérapeute (face à la complexité du sujet) sont de mise, mais il devient difficile, de garder cette droiture-là quand les parents font pression, qu’on a un cabinet en libéral qui est à la merci des commentaires internet, une formation sur les tests de QI largement incomplète dans la plupart des universités et des milliers d’informations erronées qui circulent.

 

Lorsque j’ai démarré mon activité, que j’ai décidé de consacrer aux personnes à HP, j’étais moi aussi pleine d’idées préconçues sur le sujet. Il m’est arrivé, à deux reprises, lors de mes premières consultations, d’observer un enfant et de me dire qu’il correspondait à tous les critères cités des surdoués. J’avais la conviction intérieure de ne pas me tromper et un bilan cognitif montrera le contraire. Ça m’a servi de leçon !

Aujourd’hui, forte de mon expérience avec des « vrais surdoués », je n’ai plus ce genre de conviction. Je dirais même que plus j’avance dans mes observations de la singularité de chacun d’eux, moins j’observe de récurrences en terme de caractère ou ne me sens capable de prédire que tel ou untel est surdoué avant un bilan. Évidemment, lorsqu’un enfant sait lire à 4 ans, qu’un adulte est arrivé major de ses trois cursus universitaires, les doutes sont minces.Mais il arrive, qu’au détours d’un test fait presque par hasard avec un enfant adapté, aux résultats scolaire justes corrects, assez lisse d’apparence (pas de grandes questions métaphysiques, d’anxiété ou de problème de sociabilisation) qu’on découvre un QI qui explose le plafond.

Les capacités cognitives ne font pas toujours autant de bruit qu’on l’imagine ! Autant sur le plan de la réussite que du comportement. Pour ceux qui ne connaîtraient pas l’actualité, 2/3 des surdoués seraient en échec scolaire et la plupart seraient agités, angoissés, etc. Ce paysage d’une enfance inadaptée contraste avec les enfants que je reçois au cabinet, qui, bien qu’étant ici parce qu’ils ont des difficultés, sont rarement en échec scolaire (entendre : redoublement ou arrêt de la scolarité avant le bac). Les seuls qui le sont, ont un autre trouble associé : dyslexie, dysorthographie, TDAH, etc. C’est donc, dans mon cabinet, le trouble ou le cumul des deux qui paraît responsable de l’échec, pas le HP en lui- même.

Dire HP = échec scolaire est faux sous mon toit, mais aussi, et surtout, faux sur le plan scientifique. Il faut se rappeler qu’à l’origine, ce qu’on appelle « surdoué », c’est un individu qui obtient une réussite significativement plus élevée que la majorité de la population à un test de QI.

La question de savoir si ce fameux test mesure bien l’intelligence n’est pas d’à propos ici. Ce que l’on en sait, malgré tout, c’est qu’il est un prédicateur fiable, sur le plan statistique, de la réussite académique. C’est d’ailleurs pour cette seule raison qu’il a été créé. C’est un prédicateur des possibilités de réussite, pas une mesure de la réussite scolaire avérée. On voudrait pouvoir croire que tout est mécanique : si tu as un haut QI, tu vas échouer à l’école parce que tu es inadapté ou réussir, car tu en as les capacités. Si tu as un haut QI, alors tu as une sensibilité à fleur de peau et tu finiras seul ou marié avec un pervers narcissique (beaucoup d’articles relatent que les HP sont des aimants à pervers narcissique). On voudrait pouvoir croire que l’humanité se découpe en deux parties : ceux qui ont un QI jusqu’à 129 et ceux qui ont un QI de 130 ou plus et qui sont, eux, empathiques, hypersensibles, etc. Je ne nie que certains HP, en toute bonne foi, se reconnaissent dans ces caractéristiques et que cela les aide, je dis que cela ne représente pas plus les HP que quelqu’un d’autre.

Prenons un exemple : vous avez une grande empathie. Bonne nouvelle, car si vous n’avez pas d’empathie, vous êtes un sociopathe ! Heureusement, la grande majorité des humains en ont, pas que les surdoués. Les surdoués en ont-ils plus ? On peut imaginer que leurs bonnes compétences cognitives leur permettent d’appréhender de façon plus fine ce que ressent autrui, mais ça ne veut pas dire qu’ils vont le faire ! En l’occurence, au cabinet, je reçois des surdoués très empathiques, d’autres, qui pensent l’être, mais qui sont beaucoup trop autocentrés pour s’intéresser vraiment à autrui, d’autres enfin ne le sont pas plus que ce qu’il faut pour ne pas être un sociopathe.

Alors, parfois, cette empathie peut créer des cas de conscience entêtants, extrêmement douloureux, dont le surdoué a du mal à se distancier. Cela arrive assez souvent pour être honnête. Seulement, ce n’est pas forcément parce que le surdoué est plus empathique que les autres. Cela peut tenir du fait, prouvé celui-là, que la population surdouée serait peut-être un tantinet plus obsessionnelle que la majorité de la population. Autrement dit, ces cas de conscience ne sont pas dus à un surcroît d’empathie, mais à une tendance à la culpabilité, due à des traits obsessionnels. Et cela n’est pas le cas de tous les surdoués. Il n’a jamais été démontré que les surdoués avaient davantage d’empathie, donc cela n’est pas un critère psychologique du surdoué en propre.

 

Prenons l’exemple de l’hypersensibilité. Les surdoués seraient particulièrement hypersensibles. J’en connais qui sont très froids. Oui, oui ! On me rétorquera que c’est une protection ou qu’ils sont peut-être autistes. Je répondrai que je ne connais que très peu de personnes chez qui la froideur n’est pas une protection et que beaucoup d’autistes sont très sensibles.

Sur le plan scientifique, il a été infirmé que les surdoués seraient hypersensibles dans le sens d’une hyperréactivité de la réponse physiologique (augmentation du rythme cardiaque, mains moites, poils qui s’hérissent, etc.,) en situation émotionnelle. Les hypersensibles, eux, le sont significativement !

Cependant, les surdoués seraient davantage que les autres en mesure de se créer une surreprésentation psychologique d’un évènement. Un peu comme un hystérique qui grossit les évènements. Mais chez eux, pas de théâtralisation abusive. Cela est cohérent avec le fait que les surdoués ont un meilleur traitement cognitif des informations. En clair, quand ils manifestent cet aspect de l’hypersensibilité (ce qui n’est pas toujours le cas), c’est souvent parce qu’ils ont une bonne mémoire, une plus grande capacité d’impliquer des détails évocateurs dans une représentation d’une situation qui tout à tout gagne en intensité !

Et enfin, l’idée d’une hyperréactivité des sens chez le surdoué, relayée dans de nombreux ouvrages et articles (problème avec les étiquettes qui grattent, hypersensibilité à la lumière, au bruit, etc.) sont des caractéristiques qui sont propres à l’autisme, pas au haut potentiel.

Quant à cette idée de pensée en arborescence, on ne sait pas ce que cela renferme puisque ce n’est pas un concept aux contours clairement théorisés. Chacun y met ce qu’il veut dedans.

Une autre idée fait fureur, celle de haut potentiel émotionnel. Pour ceux qui ne le saurait pas, ce pseudo concept a été inventé par une psychanalyste auto-diagnostiquée HP qui prétend que tout ceux qui sont agoraphobes sont surdoués et qu’elle peut diagnostiquer des surdoués par téléphone au moyen d’un paiement, parce que, selon ses mots précis : « Le surdoué, ça s’entend au téléphone ».

Cette idée a fait tellement de tapage que je reçois, très souvent, des gens qui me disent : « Je ne sais pas si je suis HP, mais je suis HPE !» Comme il n’existe aucun test fiable pour mesurer le potentiel émotionnel – c’est-à-dire que la notion de HPE n’existe pas plus que le syndrome de Peter Pan-, on est bien malaisé pour les contredire. À des moments comme celui-là, j’ai envie de demander si c’est Mickey ou Minnie qui les a « diagnostiqués ». Mais, je ne le fais pas. Car, il ne faut pas oublier que derrière cette folie du « diagnostic » se cache, au mieux, une grande complaisance envers soi-même, au pire, une vraie souffrance dont on ne peut pas rire.

 

Je ne dis pas que toutes les informations qui circulent frénétiquement autour du sujet sont fausses. Je dis qu’il faut opérer une hiérarchisation de leur pertinence et une clarification conceptuelle des termes employés pour décrire les surdoués, au risque de se noyer dans la désinformation. Certains surdoués pleurent en lisant ces articles/livres, parce que ça fait écho avec force en eux. Et ça leur fait du bien. Cela fait du mal, en revanche, à ceux qui se sont identifiés à ces mêmes livres et qui apprennent qu’ils ne sont pas surdoués.

Et le manque de rigueur de ces informations fait du mal aux surdoués, car ils incitent d’autres personnes, non-surdouées, à s’autodiagnostiquer et à créer un phénomène de mode dont les surdoués deviennent les victimes.

 

Le dernier livre de Charlotte Parzyjagla

 

98 réflexions au sujet de “« Tous HP ? Folie d’un engouement et d’une désinformation» le billet d’humeur de Charlotte Parzyjagla”

  1. Merci pour cet excellent article
    En résumé être hp est avoir une vitesse de traitement supérieure qui peut être utilisé dans tous les domaines utile au développement de la personne donc chaque cas est différent trouver une ligne caractéristique me semble complexe.
    Pour un hp diagnostiqué dans un contexte normal en général simplement dans un cadre non désigné comme identification de potentitel initialement la surprise arrive et le doute l incrédulité l incompréhension la colère et longtemps après l acceptation car un chiffre ne suffit pas il faut tester comprendre comparer éprouver douter et le doute d ailleurs reste car se trouver si nul dans tel ou tel domaine pose toujours question. Mais le HP se rend peu à peu compte qu il n est jamais lui : il affiche une image acceptable par l autre.
    Bien entendu c est séduisant de loin mais a vivre ce n est pas si simple quand on a pas su s adapter ou comprendre cette caractéristique et socialement c est aussi compliqué quand les bases commune ne sont pas acquises ou partagées.
    Je ne suis ni psy ni expert ni quoique ce soit de particulier j ecoute avec mon cœur et j estime certaines personnes hors normes mais ces quelques personnes riches cachent tant de souffrances et de difficultés que envier cet état est irresponsable.
    C est essayer souvent d être pareil en ne l.étant pas àvec cette impression d être un éléphant dans un magasin de porcelaines en equilibre précaire

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  2. Que c’est rafraîchissant et presque rassurant de lire cet article.

    Quasiment depuis que ma fille est bébé on me parle d’une petite fille hors normes et de douane ( amis, professionnels, ecole) je n’y prêtais guère attention. Et puis un jour sûrement un peu exaspérée le médecin m’a dit  » vous ne pouvez pas continuer à être dans le déni ! Alors je vais écrire sur son carnet de santé « très forte suspicion de haut potentiel  » ainsi vous ne pourrez pas continuer à l’ignorer. Et elle me recommande un livre sur les enfants surdoués. Certes je veux bien le lire. Je n’y ai pas reconnu ma fille. Ça ne parlait de souffrance en tout genre. Ma fille était heureuse ! ( elle l’est toujours) c’est décidé ma fille n’est décidément pas HP ! Ça m’aura pris 4 ans pour me replonger dans le sujet. J’ai rencontré une personne qui comme les autres avait trouvé ma fille particulière mais lui m’a bombardé d’articles et de conversations de forums en tout genre. Qui ne me concainquait pas. Oui il y avait quelques uns qui me parlait mais je refusais d’associer ma fille a toute cette souffrance que je lisais. Elle avait appris à lire seule, elle s’znnuyait à l’exole, elle a bénéficié d’amenagements puis d’un saut de classe. Le tout sans test, alors à quoi bon chercher à savoir si elle est HP ou pas ? Qu’est ce que ça changerait à sa vie ? Et puis il y a eu ce jour où elle est venue me voir en me demandant si en grandissant elle parviendrait à être comme les autres et quand je lui ai demandé pourquoi elle voudrait être comme les autres qu’être ELLE c’était très bien, elle s’est mise à pleurer en me disant  » maman je suis épuisée de m’adapter,épuisée tu entends c’est pas fatiguée c’est épuisée, je ne sais pas combien de temps encore je vais tenir » . La claque pour moi qui l’avait toujours vu si heureuse ! Elle a donc passé son test. HP confirmé, un résultat élevé et homogène qui ne laisse pas de place au doute ( par ce que j’aurais pu continuer à douter ! D’ailleurs j’ai mis plusieurs mois à m’en convaincre) et là la peur qui ressurgit de tout ce que j’avais lu. Je n’en dormais plus, ma fille était t’elle vouée à cette vie de souffrance ? Qu’est ce qui le justifie d’un point de vue neurologique ? En parallèle j’ai ma puce qui certe contente d’avoir des réponses commence à me dire qu’zlle n’avait pas de chance d’etre née ainsi et à broyer du noir. C’est la que j’ai commencé à creuser le sujet en allant chercher des sources sérieuses.. j’ai deconstruit consencieusement tout ce que j’avais entendu sur le HP pour me concentrer sur du plus factuel possible : les études ! Hautement plus rassurant. Tout va bien il n’y a aucune fatalité et avant que j’ai eu l’occasion de discuter avec ma fille du résultat de mes recherches afin de la rassurer elle me surprend en me disant  » finalement maman j’ai changé d’avis, je suis bien, je m’aime comme je suis et même si c’est vrai qu’il me fatigue parfois je suis contente d’avoir un cerveau qui va vite ! ». Quel bonheur ! J’ai alors réalisé que c’était peut être mes angoisses qu’elle percevait et que j’avais créé ça chez elle en donnant du crédit à toutes les désinformation que j’ai pu lire ! Depuis j’essaie quand j’en ai l’occasion de deconstruire ces mythes auprès des parents mais pour une raison qui leur appartient je constate malheureusement qu’une grande partie y sont accrochés … que de souffrances inutiles… j’espère que votre livre et cet article pourront aider certaines personnes à remettre en questions leurs certitudes…

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  3. Quel plaisir de lire cet article. De revenir à des fondamentaux liés à la recherche en psychologie différentielle, à de la clinique, à de la raison. Beaucoup de familles retrouvent leur enfant dans les livres mentionnés. Leurs attentes sont lourdes tant vis-à-vis de leur petit « surdoué » que de l’institution scolaire. Ces parents ont du mal à entendre que les signes d’angoisse présentés par leur progéniture justifient une consultation et parfois une guidance parentale, HPI ou pas. Les HPI sont des zèbres et les déficients des… tortues? Et les autres, des « neurotypiques » faisant partie d’une masse bien insipide… Au-delà du chiffre, quelle qualité de vie à la personne, quelles sont ses zones de talent et ses zones d’effort?

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  4. Un excellent billet qui a le courage de prendre le contrepied de sottises pseudo-scientifiques à la mode, lesquellesi ne reposent sur rien quand elles ne sont pas dérivées de séries TV (et je dois avouer que je détesterais rencontrer Sheldon Cooper de The Big Bang Theory s’il existait vraiment, presque autant qu’Hannibal Lecter). Un grand bravo à vous.

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  5. Wagon excellent article, vraiment bravo !
    Il maide à me trouver des arguments pour expliquer à mes parents et médecins que NON je ne suis pas hpi même s’ils essayent de me convaincre du contraire.
    Très complet et intéressant , félicitations

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  6. Merci pour cet article . Quel courage et honnêteté que d’aller à contre-sens des courants modernes de la junkfood cérébrale. Car oui, beaucoup d’articles vont dans le sens de « vous ratez tout ? Vous vous faites avoir ? C’est que vous êtes génial…hpe, hpi…. » bref on flatte l’ego pour faire chou gras. C’est l’histoire du corbeau et du renard, de la grenouille et du bœuf…à la fin on sait qu’on y laisse des plumes. J’ai une cousine dont la fille est autiste et hpi…elle est tombée sur un homme qu’on peut qualifier de PN. De ce fait elle pense être hpi, hpe parce que toutes ces lectures et groupes sur le net, mais elle est surtout paumée et en souffrance par manque d’estime. Comment l’aider surtout si des psy font également l’erreur de s’engouffrer dans ces « diagnostics  » de comptoirs ?

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  7. Enfin un article sensé traitant du sujet…
    J’ai bien l’impression qu’un fantasme collectif s’est développé… A l’heure d’internet et des réseaux sociaux, certaines personnes ont besoin de rêver et de s’imaginer une vie…
    En général les surdoués sont plutôt discrets et modestes…ils ne s’amusent pas à passer des tests pour étaler leur QI…et malgré leurs taux de réussites très élevés, en tout domaine ,ils sont plutôt sujets à d’intenses dépressions…car chez certains, ils ont plus tendance à tourner en rond une fois qu’ils ont tout appris ou bien en raison de leurs obsessions sur des questions existentielles….
    Puis au final comment peut on quantifier l’intelligence…c’est tellement divers, varié…
    Il y’a plusieurs formes d’intelligences au final…
    Chacun exploite son intelligence à sa façon et de là peut en découler de très belles choses…
    Alors pourquoi vouloir chercher à savoir si l’on est hpi ou non ?
    Pour certains se sentir hpi relèverait plus du paraître, pour se donner un genre, pour montrer aux autres d’avoir le droit d’exister et de s’imposer, avec soit disant des capacités intellectuelles supérieures…du coup cela relèverait plus du narcissisme, d’un orgueil démesuré… et oui certains seraient fiers de dire je suis hpi ou mes enfants sont hpi…alors que ce n’est pas le but à la base…cela fait limite phénomène de foire pour épater la galerie…
    Et au passage comme mentionné dans cet article, cela fait également le bonheur de certains praticiens, peu scrupuleux, qui en font leur commerce…
    Un article vraiment juste et très professionnel

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